Deux semaines plus tard, je dois aller à Zurich pour une remise de prix. Institutional Investor m’a nommé meilleur analyste suisse dans le secteur de la Tech. La banque est ravie et moi, je suis le roi du monde. Le magazine organise un dîner de gala dans un palace près du lac. Un de ces hôtels de luxe impersonnels à l’américaine. Je propose à Elisabeth de m’accompagner. Elle me servira d’arm candy comme disent les Américains et je ne désespère pas d’enfin parvenir à mes fins avec elle. La plaisanterie a assez duré.

Je lui dis que c’est normal qu’elle soit de la fête. Après tout, c’est un peu grâce à elle si j’ai obtenu ce trophée. Elle est flattée et je la soupçonne de penser qu’effectivement sa contribution a été décisive. Alors que la vérité, c’est que j’ai passé des jours à appeler mes contacts et mes brokers pour qu’ils votent pour moi.

Comme la remise des prix va se terminer tard, nous devons passer la nuit à Zurich. La banque est trop contente de ce trophée qui rejaillit forcément sur elle pour rechigner à payer 2 billets d’avion et 2 chambres au prix fort.

Le code vestimentaire de la soirée est black tie alors j’arbore mon smoking des grands jours. Elisabeth porte une petite robe noire très courte avec des bretelles spaghetti qu’elle doit probablement mettre lorsqu’elle sort en boite. Elle est perchée sur 8 centimètres de talons. Sans doute un peu trop sexy pour ce genre d’événement corporate, mais je suppose qu’elle n’a pas non plus un choix immense. Et je ne vais pas m’en plaindre. Elle est à croquer.

Les autres participants assis à notre table sont tous des financiers anglophones ou zurichois, ce qui fait que la conversation n’est pas super fluide et qu’Elisabeth est un peu à la peine. Du coup, on passe le dîner à parler entre nous. En bonne tradition anglaise, les organisateurs n’ont pas mégoté sur la boisson. Il faut dire qu’à 500 balles par personne, ils n’auraient guère d’excuses. Elisabeth ne se rend pas compte que je remplis sans cesse son verre et elle est rapidement un peu éméchée et rit à toutes mes vannes.

Lorsque je monte comme les autres sur la petite scène pour recevoir mon prix, je vois Elisabeth dans la salle qui applaudit avec un grand sourire. Elle n’a pas encore l’habitude de ces cérémonies et croit sans doute que c’est l’équivalent de gagner un Oscar… De retour à ma place, elle me félicite chaleureusement. Elle a les yeux qui brillent. Je lui dis que c’est grâce à elle.

– Nous formons une super équipe toi et moi. Et tu as un grand avenir devant toi si tu joues bien tes cartes. Je ne devrais pas te le dire car ce n’est pas encore officiel, mais Frédéric va partir. Ne dis rien à personne, mais il part chez Schroders à Londres. Alors sa place est à prendre et tu pourrais peut-être postuler. Qu’est-ce que tu en dis ? C’est sans doute un peu rapide, mais tu sais ce qu’on dit : aux âmes bien nées…

Elle est sous le choc. Du départ surprise d’un membre de l’équipe et de ma proposition inattendue.

– Moi ? Mais tu crois que j’en suis capable ? Et Aline ? Ce n’est pas plutôt elle qui devrait le remplacer ?

– C’est vrai que tu as encore des choses à apprendre. Mais c’est un secteur qui change si vite qu’il vaut sans doute mieux une vision fraiche comme la tienne qu’une vétérane désabusée qui ne comprend rien à la Nouvelle Economie. Et tu sais que tu peux compter sur moi en cas de besoin. Il va quand même falloir que je me batte pour défendre ton dossier. Mais tu en vaux la peine et je sais que tu ne vas pas me décevoir.

Le rouge lui monte aux joues. Je vois les émotions contradictoires qui l’agitent. La peur mais aussi l’envie et le plaisir de la promotion. Evidemment, il n’y a aucune chance que ça passe aux RH, mais je n’ai pas vraiment l’intention de la proposer pour remplacer Frédéric.

Le dîner prend fin et tout le monde quitte peu à peu la salle à manger. On se retrouve dans le hall de l’hôtel. Elle est toute excitée par ces nouvelles et pose sa main sur mon bras. Sans doute en bonne partie pour se retenir car elle titube un peu. Je brandis mon trophée.

– Allons boire un dernier verre dans ma chambre. Il faut fêter ça dignement !

Je l’entraine vers les ascenseurs. Dans la cabine, je lui passe un bras autour de la taille et lui montre le miroir qui recouvre toute la paroi du fond. On forme un beau couple, tu ne trouves pas ? Tu es magnifique et bientôt ce sera toi qui montera sur scène. Elle rit et pose sa tête sur mon épaule.

Dans la chambre, je lui dis de s’asseoir sur le lit pendant que j’ouvre le minibar. J’attrape la demi-bouteille de champagne et nous sers rapidement deux coupes. On trinque et je vide la mienne d’un trait avant de la poser sur la table. Je m’approche et lui caresse la joue avant de laisser ma main descendre sur son épaule. Je joue avec la bretelle de sa robe.

– Tu sais que tu me plais beaucoup. Ça va être difficile d’obtenir ta nomination. Tu l’as dit toi-même : tu es encore très jeune et peu expérimentée. Mais je peux y arriver.

Elle semble un peu perplexe du tournant que prend la conversation. Elle tourne la tête et regarde ma main qui repousse lentement la bretelle de sa robe sur son bras.

– Il va falloir que tu t’intègres bien. Que tu sois sympa avec tout le monde.

Je fais glisser sa bretelle d’un côté, puis de l’autre. Elle a l’air tétanisée et reste sans réagir. Je lui prends la main et la relève. Elle semble soulagée d’être debout. Elle pense qu’elle va pouvoir partir. Je me penche pour embrasser son épaule et passe mes mains derrière elle pour attraper la tirette de sa fermeture éclair.

– Tu es vraiment très sexy dans cette robe. Mais j’ai très envie de toi. Alors ce serait mieux de l’enlever.

Elle essaie de s’écarter et de me repousser doucement. Elle veut préserver les apparences. Faire comme si tout ça n’était qu’une plaisanterie. Mais je sens sa tension. Comment repousser son chef en douceur ? Un geste un peu trop sec et ce sera clair que l’on n’est plus dans la camaraderie entre collègues. Je descends la fermeture éclair et ouvre sa robe rapidement. Elle tombe à ses pieds. Ses seins sont magnifiques, comme je les imaginais. Hauts placés, serrés et avec de toutes petites aréoles. Elle tente de se couvrir de ses bras.

– Tu es magnifique. Tu me rends fou…

Je la pousse contre le lit et elle perd l’équilibre, les jambes entravées par sa robe. Elle tombe sur le couvre-lit, les yeux écarquillés. Elle essaie de se relever mais n’y parvient pas. Je lui enlève complètement sa robe. Elle est nue sous son collant noir. Ça m’excite encore plus. Je sens mon sexe qui se tend dans mon caleçon.

Je lui arrache son collant puis me mets à califourchon sur elle. Elle croise les bras sur sa poitrine. Je me penche pour l’embrasser. Elle tourne la tête, les lèvres serrées. D’une main, je dégrafe mon pantalon et dégage mon sexe.

– Ne t’inquiète pas. Sois cool et tout va bien se passer. Ensemble, on va faire de grandes choses. J’ai plein de choses à t’apprendre. Et pas qu’en matière de finance.

Elle garde la tête tournée. Elle a les yeux fermés.

– Depuis le temps que j’en ai envie… Je vais bien te baiser, tu vas voir. Je vais te faire grimper aux rideaux. Tu veux commencer par me sucer ?

Elle secoue la tête et grimace. Elle émet un petit geignement. Elle est très pâle. Elle a sans doute un peu trop bu. J’espère qu’elle ne va pas vomir sur mon lit.

– Ma chérie, tu n’as pas l’air bien en forme. Allez, je vais faire simple, comme ça tu pourras vite rentrer te coucher.

Je pose ma main sur sa vulve. Elle n’est pas du tout excitée. Je me lèche les doigts et humecte son sexe. Pas terrible mais ça va suffire. Je crache dans ma main pour mouiller ma bite tendue.

Je me recule entre ses jambes et les écarte fermement. J’approche mon gland et m’enfonce en elle. Elle gémit un peu puis se tait. Elle n’est pas du tout lubrifiée et ça ne va pas être une partie de plaisir. J’hésite quelques secondes. Je n’ai pas trop l’habitude d’une telle passivité et elle a l’air totalement absente. Mais à ce stade, j’ai trop envie de jouir. Elle est venue dans ma chambre, elle a bu la coupe de champagne, elle ne me repousse pas, elle ne dit pas non, elle sait ce qu’elle fait. Elle n’a peut-être pas envie mais elle se laisse faire. Elle paie le prix de sa promotion.

Alors je continue. Sans grande conviction. Juste pour jouir rapidement. Et lui montrer qui est le mâle alpha dans la meute. Celui qui peut baiser les femelles.

Prudent, je préfère éjaculer sur son ventre. Je ne vais pas en plus risquer qu’elle tombe enceinte. Après, je me sens forcément un peu con. Un salaud aussi. D’autant que ce n’était vraiment pas le coup du siècle. Mais ce qui est fait est fait et elle l’a un peu cherché quand même.

Je lui caresse la joue pour lui montrer que je ne suis pas une brute. Je sens qu’elle a pleuré car son visage est mouillé. Je lui dis qu’elle est très belle et qu’elle ne doit pas s’en faire. Ça ira mieux demain. Va dans ta chambre. Tu seras mieux. Puis je me lève pour me déshabiller et prendre une douche. Quand je sors de la salle de bain, elle est partie.

Le lendemain, le retour est plutôt froid et elle ne m’adresse pas la parole. Je fais comme si de rien n’était. Comme s’il ne s’était rien passé. Je parle des marchés, de la prochaine statistique des directeurs d’achat prévue pour le début d’après-midi.

Arrivés au bureau, toute l’équipe applaudit lorsque j’entre dans l’open space en brandissant le prix. Et puis le train-train reprend. Chacun reprend sa place. Elisabeth part plus tôt que d’habitude et nous sortons avec le reste de la bande pour fêter ça.

 


 

Deux semaines plus tard, Nathalie, notre responsable RH, me demande de passer dans son bureau. Elle a l’air sévère.

– Bon, je ne vais pas y aller par 4 chemins. Qu’est-ce qui s’est passé avec Elisabeth ?

Je suis pris par surprise. Depuis notre voyage à Zurich. Elisabeth est resté très discrète. Pris par le tourbillon des marchés, je n’y ai guère prêté attention. Elle semble un peu détachée et ne sort plus avec nous. Mais rien de plus.

– Je ne vois pas. De quoi tu parles ?

– Elle est venue me voir hier. Hyper tendue. Elle m’a dit qu’à Zurich, tu lui avais promis la place de Frédéric. Que tu l’avais entraînée dans ta chambre et que tu l’avais forcée à coucher avec toi.

Je reste sans voix. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle aille se plaindre aux RH.

– Mais non, je ne lui ai rien promis du tout. Je lui ai juste dit que Frédéric s’en allait et qu’il faudrait le remplacer. Et comme je lui ai aussi dit qu’elle se développait bien et qu’elle avait un bel avenir devant elle, elle a dû s’imaginer je ne sais quoi… Pour le reste… C’est vrai qu’on avait un peu bu pour fêter ça et que je l’ai invitée à prendre un dernier verre dans ma chambre. Mais je n’ai forcé personne. Enfin, tu me connais ! Je n’ai pas besoin de ça !

Nathalie n’est pas arrivée à sa place par hasard. Elle s’est battue pendant 15 ans dans un milieu plutôt macho. Elle a dû en avaler des couleuvres et sait comment les choses fonctionnent. Et elle n’est guère tendre avec la nouvelle génération qui n’a pas à affronter les mêmes difficultés.

– Admettons… Mais j’espère que tu ne comptais pas remettre le couvert car je n’ai pas eu d’autre choix que de la virer, cette petite conne. Ça m’a coûté 6 mois de salaire d’indemnités et un coup de fil à une confrère pour la recaser. Fais gaffe à l’avenir. Les temps ont changé, alors garde ta bite dans ton pantalon avec les filles de la banque. Et ces indemnités, je vais les déduire de ton bonus. Mais à voir tes résultats de l’an passé, ça ne devrait pas te faire trop mal au porte-monnaie.

C’est vrai que je ne m’en suis même pas rendu compte en touchant mon fric, tellement l’augmentation par rapport à l’année précédente était forte.

Je ne revois plus jamais Elisabeth. Deux mois plus tard, la bulle internet explose et c’est la fin de ma période de golden boy.