C’est une petite maison comme tant d’autres dans le village, dans une rue à sens unique. Le nom sur la boite aux lettres n’a rien de basque. Des traces d’une étiquette mal arrachée. On dirait que la maison est divisée en plusieurs appartements, mais je cherche en vain une autre boite. De l’autre côté de ce qui ressemble à un garage, il y a un portail avec une cloche qui pend au bout d’une chaine. Je la fais sonner puis j’appelle. Bonjour ! Il y a quelqu’un ?

Rien ne se passe. Je n’entends pas un bruit. Il y a pourtant une voiture dans le jardin. Je recommence.

Finalement, la porte d’une remise au fond de l’allée qui longe la maison s’ouvre et un homme s’approche à petits pas du portail. Il s’aide d’une canne pour marcher. Il doit avoir au moins soixante-dix ans. Il me considère d’un œil prudent mais qui semble bienveillant.

Je n’ai pas préparé ce que j’allais dire. Je tente l’approche sentimentale pour qu’il comprenne bien que mes intentions ne sont pas hostiles. Je lui dis que je suis à la recherche de Sara Etcheverry. J’ai fait 1000 kilomètres pour la retrouver. Nous étions ensemble il y a 25 ans. On s’est séparés bêtement, comme on fait quand on a 20 ans. Je crois qu’elle est revenue vivre ici. J’ai trouvé cette adresse dans un vieil annuaire téléphonique. Savez-vous où elle se trouve ?

Je brandis la photo devant lui.

— C’est elle, à l’époque. Mais elle a sûrement changé.

Mes explications sont un peu confuses mais je vois qu’il comprend ce que je lui raconte. Comment je suis arrivé jusqu’à lui. Pourquoi je débarque comme ça à l’improviste. Je vois aussi qu’il la reconnait. Qu’il hésite. Me jauge. Je ne suis manifestement pas du coin, mais je n’ai pas l’air d’un flic. Ou alors un flic mériterait un César pour son interprétation d’un ahuri qui bredouille tant il est excité. Je ne suis pas un danger. Après de longues secondes. Il se décide.

— Elle n’habite plus ici. Ça doit bien faire 20 ans.

Il hésite quelques secondes.

— Elle est partie rejoindre les abertzales, les patriotes… C’était un autre temps.

— Et où est-elle ? Vous le savez ?

— Je ne sais pas. Elle n’a pas laissé d’adresse. Ces gens-là ne laissent pas leurs coordonnées, vous savez. Et je n’ai aucune nouvelle depuis qu’elle est partie. Mais bon, tout ça, ça s’est bien calmé. La plupart sont rentrés dans le rang maintenant. Elle, je ne sais pas. Elle était féroce.

Son œil brille à cette évocation.

— J’imagine qu’elle a dû rejoindre EH Bai. Ou alors elle a suivi les écolos avec son cousin Mikel. Allez, j’en ai déjà assez dit. Bonne chance.

Et il tourne les talons.

 


 

Même si je ne suis guère plus avancé, je retrouve un peu d’élan. J’ai au moins la confirmation qu’elle est bien rentrée ici et qu’elle y a vécu quelques années.

Et si elle s’est lancée dans les milieux indépendantistes, ce qui lui ressemblerait bien, elle est probablement encore dans la région.

Mais quant à la trouver, ça va être une autre paire de manches. Je ne suis ni flic, ni détective privé.

Je retourne à la bibliothèque. La bibliothécaire m’accueille avec impatience. Alors ? Vous l’avez trouvée ? Je lui explique la situation. Elle esquisse une moue qui en dit long sur les chances de succès qu’elle accorde à mes recherches. Et j’ai aussi l’impression qu’elle n’est au fond pas si mécontente que je ne retrouve pas cette femme qui est déjà une rivale. Je la sens hésiter puis elle se lance. Elle me propose d’aller boire un verre et peut-être de dîner, si le cœur m’en dit. Après tout, ça doit être un peu triste ce voyage tout seul comme ça. D’être loin de chez soi. Sans amis. Et comme ça, je pourrai vous prouver que l’on peut aussi être accueillant au Pays Basque.

Elle est assez belle, sans être spécialement jolie. A mi-chemin entre Karin Viard et Sandrine Kiberlain. Les traits réguliers, la silhouette encore correcte. Les hanches un peu larges. Très peu maquillée. Des cheveux châtains mi-longs et ondulés. Une mèche qu’elle replace derrière l’oreille. Je la vois se redresser et tirer inconsciemment les épaules en arrière pour faire ressortir sa poitrine. Alors, ça vous tente ? Elle se rend compte que ses paroles ont un double sens et rougit un peu.

— Avec plaisir ! Mais c’est moi qui vous invite. Après tout, je vous dois bien ça. Vous m’avez bien aidée.

Nous convenons que je passerai la prendre à la fermeture de la bibliothèque. Entretemps, je rentre à l’hôtel pour poursuivre mes recherches.

Après 3 heures à naviguer entre Wikipedia et les sites des dizaines d’organisations basques, je n’ai rien trouvé de concluant. Leurs sites sont tous en basque et même si Google les traduit plus ou moins bien, c’est assez approximatif. Evidemment, ils ne publient pas de liste de membres. Je remplis quelques formulaires de contact, mais je sens bien qu’il y a un peu de chances de la retrouver comme ça.

D’après les informations que j’ai pu récolter, Mikel Etcheverry est un militant écologiste qui a quitté les indépendantistes pour fonder un mouvement écolo basque dans la mouvance altermondialiste. Je ne vois pas trop Sara s’impliquer activement à la lutte armée, à coup de plasticages et d’actions violentes. Mais, entre le fait qu’il s’agisse d’un cousin et ses convictions écolo-féministes de l’époque, je la vois mieux adhérer à ce genre de cause.

Je scrute les photos des événements d’Alternatiba pour tenter de la reconnaître. Sans succès. Les gens sur les photos ont presque tous la vingtaine et je n’ai aucune idée de ce à quoi elle ressemble aujourd’hui. Je retenterai ma chance demain. Maintenant, j’ai rendez-vous à la bibliothèque.

 


 

Elle s’appelle Maïlis. Elle est divorcée. Elle a une fille qui étudie à Pau. L’environnement et le développement si j’ai bien compris. Après un mojito dans un bar à tapas du bord de l’eau, nous remontons sur le haut du village pour dîner dans un jardin tout à fait charmant. C’est Maïlis qui a choisi l’endroit. Il fait doux. Le cadre romantique allié à la bouteille de vin que nous éclusons donnent rapidement une tournure assez sensuelle à la soirée.

Elle n’a évidemment pas eu l’occasion de rentrer se changer mais elle s’est maquillée un peu plus que tout à l’heure. Sa robe de printemps la met bien en valeur et il me semble bien qu’un des boutons s’est ouvert depuis le début du repas, laissant deviner un soutien-gorge plutôt sage mais féminin.

Le temps s’accélère en fin de repas quand elle pose sa main sur la mienne et me dit qu’elle préfère aller à mon hôtel plutôt que chez elle, si ça ne me dérange pas.

En passant devant la réception, Madame Amestoy nous suit du regard depuis son bureau. Maïlis lui fait un petit signe de la main. Elle a l’air ravie de son coup. Il doit y avoir un compte à régler entre ces deux-là.

Arrivés dans ma chambre, elle ne joue pas la timide. Elle retire ses chaussures et déboutonne sans hésitation sa robe. Sa lingerie blanche ressort sur sa peau déjà hâlée. J’ai à peine le temps de retirer ma veste et de commencer à défaire ma chemise qu’elle est à genoux devant moi. Elle s’active sur ma braguette.

Avant de quitter le restaurant, j’ai pris la précaution d’avaler discrètement un Cialis. Alors elle n’est pas déçue. Mon sexe durci jaillit de mon boxer. Elle lève la tête vers moi et sourit. Elle empoigne ma bite et commence à m’astiquer.

Après quelques minutes de branlette vigoureuse, je la relève. Je lui retire sa culotte et lui demande de se mettre à 4 pattes sur le lit. Son sexe humide brille un peu sous la lumière de la lampe de chevet. Elle tourne la tête vers moi. Vas-y. Prends-moi.

Je ne me fais pas prier et m’enfonce en elle sans trop de ménagement. Dans un souffle, elle lâche un Oh, mon Dieu à mi-voix. Debout derrière elle, je la pilonne consciencieusement. Prenant mon temps, le geste ample. Je ne veux pas jouir trop vite. Respecter les formes. Lui donner du plaisir. Ne pas se ruer comme un hussard. Mes mains sur ses hanches, ses fesses claquent contre mes cuisses. Appuyée sur les avant-bras, elle se laisse faire, me laissant fixer la cadence. A l’entendre, ça semble lui convenir en tout cas.

Après quelques minutes de ce régime, on change 2 ou 3 fois de position avant qu’elle finisse par me chevaucher. Entretemps, elle a dégrafé son soutien-gorge d’un geste rapide et ses seins ballotent au rythme de ses allers-retours. J’adore ça. Je regarde son visage pendant qu’elle se fait jouir. Elle a les yeux fermés, concentrée sur son orgasme. Je n’existe plus pour elle. Je ne suis qu’un instrument et ça me va. Finalement, dans un long soupir, elle jouit. Puis elle s’allonge à côté de moi et pose la main sur mon sexe. Tu n’as pas joui. Un peu étonnée. Désolée même.

— Tu veux que je te suce ?

L’une des 10 commandements masculins, c’est de ne jamais refuser une telle proposition. Elle se penche et me prend dans sa bouche. On sent qu’elle est consciencieuse. Mais ça reste un peu scolaire et mécanique. Je suppose qu’elle n’aime pas vraiment ça. Qu’elle a dû avoir quelques mauvais souvenirs. De bites mal lavées. De mecs qui lui appuient sur la tête pour s’enfoncer plus profond. Ou qui insistent pour qu’elle avale alors qu’elle n’a pas envie. Je me dis qu’à part les questions d’hygiène, ça aurait pu être moi quand j’étais jeune. Bref, ne je prolonge pas trop l’exercice et je m’allonge sur le dos.

Elle est un peu désolée d’avoir joui et pas moi. Ça part d’un bon sentiment mais ça la stresse, cette bite tendue. Elle me demande ce qui me ferait plaisir. Si je veux qu’elle me caresse. Si je veux me frotter contre ses seins. Elle me propose même de la prendre dans le cul, alors que je ne pense pas que ce soit trop son truc. Je lui dis de ne pas s’inquiéter. Pour la rassurer, je commence à me branler doucement et je finis par gicler sur sa poitrine. Elle étale mon sperme sur ses seins et se lèche les doigts. Elle est contente.

 


 

La nuit a été courte. Ou longue, selon le point de vue. Je ne suis pas un forçat du sexe, mais elle en redemande. Elle sait bien qu’elle ne doit pas trop compter sur moi pour une relation à long terme et elle a peut-être du retard à rattraper. Bref, c’est ce soir ou jamais. Toujours est-il qu’elle se frotte bientôt à nouveau contre moi. Grâce au Cialis, je suis encore d’attaque, alors on remet le couvert. Elle a visiblement envie de se lâcher. L’avantage d’un étranger que tu ne vas pas revoir toutes les semaines au supermarché, en regrettant de lui avoir demandé de te fesser ou de te pincer fort les tétons. De mon côté, je fais mon possible pour varier les plaisirs, tout en restant soft. Entre le champagne du minibar que je fais couler sur ses seins, un cunni soigné qui la fait grimper aux rideaux, un passage très savonné sous la douche et un anulingus qui la surprend un peu mais semble lui plaire, je pense qu’elle passe une bonne soirée.

Elle s’éclipse vers 6 heures du matin, disant qu’elle doit rentrer chez elle avant de commencer sa journée de travail. Elle a tout pour plaire.